Réactions aux annonces d'Emmanuel Macron sur la présence militaire française au Sahel

11 juin 2021

Réactions de membres de la Coalition citoyenne pour le Sahel après l’annonce par le président français Emmanuel Macron, le 10 juin 2021, d’une réorganisation de la présence militaire de la France au Sahel et la fin de l’Opération Barkhane « en tant qu’opération extérieure pour permettre une opération d’appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent ».

 

Drissa Traoré, Coordinateur du programme conjoint Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH)/Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) : 

« La stratégie contre-terroriste telle qu’elle est menée depuis 8 ans au Sahel a échoué à assurer la sécurité des populations. Au contraire, d’année en année, elles sont de plus exposées à des violences multiformes. L’annonce d’un reformatage de l’opération Barkhane est un pas important vers le changement d’approche que réclame la Coalition citoyenne pour le Sahel. » 

Sita Adamou, Président de l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (ANDDH) : 

« Pour nous, il est essentiel de replacer la protection des civils au cœur de la réponse. Ça veut dire qu’on ne peut plus jauger le succès d’une opération militaire au nombre de « terroristes neutralisés », comme c’est encore trop souvent le cas. La seule mesure qui compte, c’est l’impact sur les besoins des populations. Est-ce que les familles déplacées sont plus en sécurité ? Est-ce que les enfants privés d’éducation peuvent retourner à l’école ? Est-ce que les femmes sont moins exposées aux violences ? » 

Chrysogone Zougmore, Président du Mouvement Burkinabé des Droits de l'Homme et des Peuples (MBDHP) : 

« Une intervention militaire devrait avoir pour finalité de rétablir la confiance entre l’État et les populations. Mais on semble l’avoir oublié et nos populations sont trop souvent prises en tenaille entre les attaques djihadistes et les exactions présumées de certains soldats. C’est pour cela que nous exigeons une tolérance zéro pour les abus commis par les représentants de l’État, qui ne font qu’alimenter le cycle des violences. C’est une manière très concrète de s’attaquer à la crise de gouvernance qui mine nos pays. »